Rencontre avec Andrée POCH,
une enfant cachée par le Réseau Marcel
à la recherche de ses souvenirs
Durant la Seconde Guerre Mondiale qui débuta en 1939, Adolf Hitler (fondateur et figure centrale du nazisme en Allemagne, instaurateur de la dictature totalitaire désignée sous le nom de Troisième Reich) est le responsable du plus grave crime contre l’humanité de tous les temps : la Shoah (= génocide juif). Dès 1922, Hitler déclarait : « Lorsque je serai réellement au pouvoir, ma toute première tâche consistera à annihiler les Juifs ». La solution finale à la question juive est décidée en Janvier 1942, lors de la conférence de Wannsee : Hitler donne l’ordre à la Gestapo (police politique du troisième Reich) d’arrêter les juifs d’Europe afin de les exterminer dans des camps de concentration (mort par épuisement au travail) ou de les exterminer dans des camps d’extermination (mort par asphyxie dans les chambres à gaz). Parmi ces juifs qui ne sont jamais revenus, il y a les parents d’Andrée Poch que notre classe de 1E1 a pu rencontrer jeudi 17 Novembre 2011.
Le 8 Novembre 1943, Andrée Poch a alors 3 ans ; ses parents sont arrêtés à Nice par la Gestapo, puis deux jours après, envoyés au camp d’extermination d’Auschwitz (en Pologne) d’où ils ne sont jamais revenus. La jeune Andrée Poch est alors cachée en compagnie de son frère Max, âgé de 12ans. Son frère devient « ses yeux et ses oreilles » car toute cette période compliquée ne sera pas retenue par Andrée Poch, trop jeune pour avoir pu conserver des souvenirs.
Jeudi 17 Novembre 2011, notre classe a donc rencontré Andrée Poch qui est venue nous raconter en quoi son histoire fut un bouleversement dans sa vie. Avant de la rencontrer, nous avons visionné le film « Le Réseau Marcel, histoire d’un réseau juif clandestin » dans lequel on la voit tenter de reconstituer, grâce à une enquête, les souvenirs de sa petite enfance fragmentée. Dans ce documentaire, nous découvrons que suite à l’arrestation de ses parents, Andrée Poch a été cachée et sauvée par le Réseau Marcel qui est un réseau de sauvetage ayant permis à des centaines d’enfants juifs des Alpes maritimes d’échapper aux rafles (= arrestations massives de personnes). Ce réseau était dirigé par Moussa et Odette Abadi.
Dans le documentaire, son frère amène tout d’abord Andrée dans l’appartement de Nice où elle a vécu jusqu’en novembre 1943 ans avec ses parents. Mais lors de cette visite, Andrée ne se souvient de rien.
Puis, elle visite en compagnie de son ami d’enfance Jacky la première maison dans laquelle elle a été cachée durant un an par le réseau Marcel. Cette maison est située dans l’arrière pays niçois. Lors de cette seconde visite, elle est bouleversée de n’avoir si peu de souvenirs...
Enfin, elle est conduite dans une maison d’enfants à Grasse où elle a vécu jusqu’en septembre 1945.
Lorsque la guerre est finie, elle retourne à Nice avec son frère pour grandir et continuer sa vie sans se souvenir de ces évènements…
Lorsque nous découvrons Andrée Poch devant nos yeux, elle est très émue, n’ayant pas l’habitude de venir raconter son histoire aux jeunes. C’est toujours difficile pour elle de repenser à cette période.
Nous découvrons une femme n’éprouvant « aucune haine envers les Allemands, mais pas de pardon non plus ».
Nous découvrons une femme souffrant de cette absence de souvenirs. Dans le documentaire, son frère lui dit : « Si tu savais la chance que tu as d’avoir oublié tout cela ! » mais pour elle, le pire est de n’avoir justement aucun souvenir de ses parents…
Enfin, nous découvrons une femme venue nous ouvrir les yeux sur le monde actuel. Pour Andrée, l’extermination des Juifs par les Nazis durant la seconde guerre mondiale est un fait marquant de l’histoire, une époque qui a démontré que l’Homme est capable du pire. Nos yeux se sont ouverts ce jeudi 17 Novembre 2011 grâce à cette femme qui nous a alertés en nous demandant de rester vigilants et de bien observer ce qui se passe autour de nous : « Cette période fut affreuse, l’Homme a fait quelque chose qu’on ne pensait pas possible, mais aujourd’hui, n’y a-t-il pas des choses qui vous révoltent, des choses qui sont en train de se reproduire ? »
Article de Clément LAJOIE